Description
On peut dire que l’inceste qu’il est un thème vieux comme le monde, un thème, hélas, inspiré par une réalité aussi ancienne que lui. Dans L’écho du silence, ce thème, on seulement loin d’être usé, est renégocié de fond en comble. dans L’écho du silence, sur le mode de la cruauté à double sens, toutes les vapeurs son renversées, tant dans la forme du récit qu’au chapitre de l’histoire. Malgré sa dureté, on peut sans doute qualifier L’écho du silence de “drame heureux”, dédié à celles et à ceux pour qui il est temps que le silence se taise.
Dans la chic résidence de Jean-Louis Desmarais, le silence couve sous les édredons fleuris des filles et fait fuir les garçons, l’un dans une sexualité empruntée, l’autre dans de lointains pays du tiers monde, et le petit dernier sous les jupes de sa mère. Seul un bruit de cloche triste – celui des glaçons agités dans le verre de scotch maternel! – interrompt diurnement ce silence, lourd de conséquences pour Nathalie, Isabelle, Véronique et Julie Desmarais.
Mutisme, honte, rage, impuissance et désespoir sont les tristes relais d’une course perdue de mère en fille depuis la nuit des temps. L’écho du silence, c’est la répétition d’une Histoire d’hommes, Histoire qui emprisonne les femmes dans le dégoût de leur sexe, qui les envoie vendre leur corps dans la rue, qui les transforme en clown grimaçant condamné au fauteuil d’un psy ou qui les force à vieillir prématurément.
Mais attention, L’écho du silence peut aussi, dans une volte-face imprévue, se métamorphoser en tumulte capable de pousser les filles Desmarais aux pires vengeances, capable, même, de dégourdir l’inconscient d’une mère comateuse. Ce jour-là, Eva la fille-petite-fille achèvera peut-être de précipiter le bourreau dans le puits sans fond de l’impuissance, là ou l’écho du silence périt avec ses hurlements.
