Description
En interrogeant les ouvrages qu’il lit sur les rapports que nous avons eus avec les Amérindiens, sur l’ébullition du Canada français à l’époque des Patriotes et de Louis-Joseph Papineau, l’homme politique québécois par excellence, Michel Lapierre nous fait découvrir que la venue de la Révolution tranquille ne fut pas un hasard, mais une nécessité inscrite dans la quotidienneté même de notre peuple, dans son évolution souterraine et pour ainsi dire secrète. Car ce que Lapierre nous démontre magistralement, c’est que nos élites furent et sont encore bien lâches. Le peuple, elles l’ont trahi tout au cours de notre histoire: un haut clergé troquant notre liberté pour se rassurer dans ses privilèges par-devers le conquérant anglais; des notables trop assujettis à l’Eglise et rêvant de ressembler à l’opprimeur au point d’y perdre leur être identitaire; des édiles formés par des professeurs, ou bien anglophiles ou bien francophiles, pour qui être québécois est synonyme d’une désastreuse infériorité; et des politiciens traumatisés par une Histoire dont ils renient les tenants pour ne pas avoir à s’éprouver dans leur volonté de puissance et en assumer les conséquences.
Et pourtant, elle tourne quand même cette terre du Québec, elle constitue un prodigieux pari sur le continent américain, elle se fait même quand elle semble se défaire, dans ses contradictions et dans ses manques, dans ses avancées comme dans ses reculs. Pourquoi donc?
En lisant l’ouvrage de Michel Lapierre, on devrait trouver réponse à la question en autant, bien évidemment, qu’on ne le lise pas pour ainsi dire à côté de soi, mais profondément à l’intérieur du corps social et culturel qui nous habite, souvent même sans qu’on le sache.
Là est la réalité et tous les devenirs de cette fabuleuse réalité-là.
