Essai

La répression tranquille

$27.95 + tx

GOURDEAU, Gabrielle   

La répression tranquille

Essai, 2000

2-921898-78-0, 27.95$, 336 p.

 

Description

Un peuple qui pense trop (qui pense tout court) est un peuple difficile à manipuler; un peuple qui par le fort est ardu à contrôler; un peuple capable d’agir, c’est un peu carrément dangereux pour le pouvoir établi.
Aux abords de 2001, le pouvoir établi, c’est celui des “BBGD” (baby boomers gras durs) qui pour mieux régner ne divisent plus, mais multiplient les paradis artificiels. Pas de prisons, pas de torture, pas de viols ni de massacres à la machette, car nous vivons dans un pays civilisé: que des pilules du bonheur, des jeux de hasard, des fuites dans la virtualité, du rire tonitruant et bien gras, des festivals à la tonne, des alarmismes douillets, des règlements anodins, des interdits bénins, les coquets diktats de la langue de coton, des réseaux de délation sophistiqués, le tout savammenent camouflé derrière l’objectif présumé du nouvel Etat Etau ayant remplacé le tandem Duplessis-Eglise, à savoir: le “bien-être” de chacun au pays des libertés infinies.

“Révolution”, dans sons sens premier, géométrique: l’Histoire du Québec a accompli un tour complet sur elle-même. Du silence, nous sommes revenus au silence après un bref intermède de prise de parole. Chez nous, la Répression tranquille, triste rejeton de la Révolution du même nom, cause des dégâts particulièrement graves, étant donné que le “pays de Québec” n’est encore qu’une entité socio-politico-géographique aux contours mal définis, où le peuple, assis entre deux chaises bancales, siège inconfortable de sa double colonisation, attend, en équilibre précaire, pour dire OUI à un pays.

La “Répression tranquille” se veut le plus vaste réseau underground de crime organisé, contre la conscience individuelle, contre la conscience sociale, contre la conscience nationale et internationale. elle déleste la jeunesse de ses responsabilités, elle engraisse et endort les adultes et elle parachève son entreprise de narcose généralisée chez “aînés” en les parquant dans des mouroirs sordides où la tristement fameuse danse en ligne témoigne de leur robotisation définitive.
Mais les BBGD ont beau avoir le dos large, le Présent hurle à mort et chacun est responsable du devenir planétaire. si, très bientôt, l’insouciante bande de Scarlett O’Hara que nous sommes devenus ne prend pas son Être à bras-le-corps, c’est dans l’Avoir et le Néant que nous verrons sombrer notre civilisation.