Description
(une voyagerie sans commune mesure, de pur délire, de pures délices, quête folle, requête aliénante, kafka qui se souffre, artaud qui se démanche, bibi qui court à la folie et à poumons ruinés, obsédé, obsédant, mal en lui, mal en les autres, mal en son pays, attelé à sa poliomyélite, attelé à une judith chimère qui se joue sur une scène de théâtre toute noire et couleurée d’une afrique sanglée, sanglante, belle et rebelle – oeuvre toute de violet, de noir, d’ocre et de cuivre, sûrement la plus éclatée d’un vlb/bibi/abel beauchemin qui plane sur les planches d’un raymond roussel pour s’en éloigner en courant et y revenir en trébuchant, essouflé dans ses membres et dans ses pensées d’avoir parcouru le monde et l’afrique équatoriale d’un bout à l’autre – passent morial-mort et paris, passel ‘île de pâques, passe le laos, passe le cambodge, passe l’égypte, passel egabon, passe le cameroun, passe l’éthiopie, passe le kebek, passe bibi répondant aux rendez-vous fixés par une judith chimère, passent les rois-nègres, passe calixthe béyala, passele guerrier abé abebé, passe la vie de l’écrivain vieillissant, passe sa douleur, passe son besoin d’égoisme – bibi va loin, loin sur la terre portante, loin de ses terres apaisantes, loin dans la douleur de lui, loin dans la douleur de l’autre – bibi est ce chef-d’oeuvre qui creuse profond, qui dénonce le colonialisme arbitraire, qui s’enfonce creux, pour mieux comprendre, pour mieux faire comprendre)-